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elle est soumise à des alternatives d’intensité ; il est donc possible qu’autrefois elle ait subi des atténuations de longue durée, suivies de reprises graves et longues, et que des lieux jadis très malariques se soient assainis tandis que d’autres, d’abord sains, sont devenus des foyers d’infection. On voit qu’il y a encore beaucoup d’inconnues dans le problème de la malaria. C’est seulement depuis quelques années que le processus de l’infection est suffisamment établi pour qu’on ait pu songer à combattre le mal méthodiquement de façon à le faire reculer et peut-être même disparaître, au lieu de se contenter de soigner simplement les fiévreux par la quinine.

La lutte méthodique contre la malaria implique deux choses : un traitement curatif des malades atteints, un traitement préventif des personnes vivant dans une zone malarique pour leur permettre de résister à l’infection. On comprend bien que la lutte contre une maladie infectieuse et épidémique ne peut donner tous ses résultats que si elle est engagée sur un territoire assez étendu et avec des moyens d’action suffisants pour être efficaces. Pour faire disparaître les causes d’infection, on ne peut pas s’en remettre uniquement aux particuliers : la négligence d'un seul suffit à compromettre l’œuvre commune. L’intervention des pouvoirs publics est ici nécessaire et on doit reconnaître que L’État italien a, en cette matière, fait tout son devoir ; aussi le succès a-t-il couronné ses efforts : il est d’ailleurs efficacement secondé dans l’Agro romano par l’initiative privée représentée par la Croix-Rouge.