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nues. Quelles qu’elles soient, il est certain que paludisme et anophélisme peuvent exister sans malaria et peuvent persister quand la malaria s’atténue ou disparait. Cependant, l'anophélisme sans malaria peut-êtretre compromis toutes les fois qu’un ou plusieurs des facteurs directs de la malaria, comme le paludisme accentué, ou des facteurs indirects comme l’agglomération, la misère, les désordres de vie, etc., s’élèvent en puissance, tandis que, dans d’autres cas, il faut des facteurs étiologiques plus complexes et plus obscurs pour déterminer la réinfection du site[1]. » Les larves d’anophèles peuvent hiverner sous la glace. De petites flaques d’eau ont souvent plus d’importance pour le développement des moustiques que de grands marais. Les anophèles évitent en général les eaux putrides, salées et sulfureuses[2] Les rizières, non plus que les autres cultures irriguées, ne sont pas en elles-mêmes une cause de malaria ; les forêts en plaine marécageuse lui sont au contraire très favorables. Les mouvements de terre dans les chantiers de terrassement ne sont pas par eux-mêmes générateurs de malaria. Le nomadisme des ouvriers est un important fac-

  1. Cf. A. Gelli, L’opéra dellaa Società per gli studi della malaria, p. 14.
  2. Ce qui explique que la malaria n’existe pas à Bagni, qu’elle était moins développée à Ostie et à Maccarese avant le dessèchement des étangs littoraux, et enfin que le rouissage des plantes textiles n’est pas une cause de malaria, tout au contraire. Cependant les frères Sergent ont observé récemment en Algérie que certaines variétés de moustiques malarifères peuvent vivre aussi dans les eaux salées et dans les eaux sulfureuses. Cf. A. Gelli, La malaria in Italia durante il 1908 Roma, 1909.