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de 1878, la bonification rencontre des conditions spécialement favorables au succès. On comprend aussi que le Suburbio se soit, depuis déjà longtemps, étendu progressivement aux dépens des terrains incultes voisins et qu’il se soit ainsi produit spontanément sur les confins de l’Agro et du Suburbio une transformation agricole insensible et peu apparente, mais cependant réelle et dont les progrès ont été en rapport avec le développement économique et démographique de Rome.

C’est donc aux conditions économiques locales que l’on doit attribuer l’immobilité du système agricole de l’Agro romano, malgré les efforts des gouvernements pour le modifier. Le latifundium ne peut être rendu responsable de la crise agraire que dans la mesure où il favorise le maintien de ces conditions défavorables et est un obstacle à leur modification. La transformation agricole a bien été plus aisée et plus prompte dans la zone de bonification parce que les domaines y sont d’étendue plus restreinte, mais il ne faut pas oublier que, malgré l’absence des latifundia, cette zone est restée inculte tant qu’un changement dans les conditions hygiéniques et économiques du lieu n’a pas favorisé son défrichement[1]

  1. Nombre et étendue des propriétés dans la zone de bonification déterminée par la loi de 1878 :
    1° Dans le Suburbio
    2° Dans l'Agro romano :
    Inférieures à 1 hectare 83 Inférieures à 50 hectares 35
    De 1 à 5 — 321 De 50 à 100 — 27
    De 5 à 20 — 399 De 100 à 200 — 29
    De 20 à 50 — 55 De 200 à 400 — 28
    Supérieures à 50 7 Supérieures à 400 8
    Total ...
    865
    Total ...
    127