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nourrir et la production agricole nécessaire pour les nourrir, c’est à augmenter la production brute par la culture intensive que l’on doit viser. Cette culture nourricière intensive devra non seulement donner des produits abondants, mais absorber beaucoup de main-d’œuvre puisque celle-ci est en excès et qu’il y a un intérêt national à retenir dans le pays le plus grand nombre d’habitants. Les décrets des pouvoirs publics ne suffisent pas à introduire la culture intensive, nous en aurons la preuve tout à l’heure ; il faut pour cela des patrons capables et compétents ; or, nous savons que les latifundistes romains ne sont pas ces patrons-là. Il faut aussi que ces patrons puissent disposer de capitaux abondants et qu’ils ne soient pas entravés dans leurs réformes techniques par des désordres civils ou de mauvaises conditions hygiéniques. Il en résulte que l’initiative privée a bien le rôle prépondérant dans la solution de la question agraire, mais que les pouvoirs publics ont aussi à intervenir pour lui préparer le terrain, ou du moins pour lever les obstacles qui pourrait la paralyser.


1. — LES INTERVENTIONS DES POUVOIRS PUBLICS

Les papes et l’agriculture[1]. — Tandis que, dans les régions peuplées de la province de Rome,

  1. Cf. Cesare de Cupis, Per gli usi civici dell’Agro romano. Roma, 1906 ; Prof. L. A. Fracchia, Le leggi agrarie sull’Agro romano (2e partie, Età dei Papi). Rome, Pistolesi, 1907.