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mèrent la redevance proportionnelle des habitants de Mentana (un quart du produit) en une redevance fixe. C’est aussi à la même époque que les vignes prirent de l’extension sur des terrains cédés en emphytéose ; elles occupent aujourd’hui 180 hectares, et certains vignerons ont affranchi leurs parcelles et sont devenus propriétaires absolus.

Il semble donc que par la culture de la vigne en emphytéose, par la culture plus étendue et plus intensive des céréales avec redevance fixe, les habitants de Mentana se trouvaient dans de bonnes conditions pour prospérer et s’élever. Mais l’existence des usi civici sur le territoire du village avait attiré à Mentana une centaine de familles étrangères qui s’y étaient établies à demeure ; la population s’accrut de la sorte plus vite que les moyens d’existence, et les habitants commencèrent à se plaindre que leur droit de pâturage fût réduit par l’extension des cultures, que leur droit de semailles eût été diminué ou au moins modifié par l’établissement d’une redevance fixe. En 1902, une agitation commença pour obtenir le rétablissement complet des usages publics dans leur état ancien et l’expulsion des émigrants temporaires qui venaient travailler sur les terres du domaine. On retrouve ici l’esprit d’exclusivisme et les tendances monopolistes d’une population communautaire qui cherche les remèdes à une crise, non dans un travail plus intense ou plus intelligent, mais dans la suppression de la concurrence extérieure.

En 1907, on constitua l’Université agraire qui