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collectifs dont 333 antérieurs à la loi d’affranchissement de 1888. La loi de 1894 n’a donc fait que confirmer un état de choses déjà ancien et rendre obligatoire l’organisation juridique de ces propriétés collectives. Dans la province de Rome, il existait à la même date 23 anciens domaines collectifs et 46 nouveaux constitués légalement à la suite de la loi de 1888. Ces 69 domaines s’étendent sur une superficie de 33199 hectares : ils ont une valeur de 10 millions 700 000 francs et sont possédés par 19 218 participants chefs de famille[1].

Les anciens domaines, tout en se conformant à la loi de 1894, conservent presque toujours leur ancienne organisation : la jouissance du patrimoine collectif est limitée aux familles originaires de la commune ou de la section qui en jouissent de temps immémorial, ou encore à une classe déterminée d’agriculteurs, les boattieri (possesseurs de bétail) par exemple. Pour les domaines nouvellement constitués, la jouissance est ordinairement étendue à tous les habitants ; il arrive cependant qu’elle soit restreinte aux seules familles pauvres, ou, au contraire, aux familles possédant une maison ; parfois les étrangers sont admis dans l’association après un certain nombre d’années de résidence et leur admission peut être subordonnée au paiement d’une taxe. Les terrains constituant les domaines collectifs sont surtout des bois et des pâturages (24 532 hectares dans la province de Rome) ; mais il y a

  1. Cf. Relazione sull’andamento dei dominii collettivi.