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— 27 — III M. l’abbé Càsgrain est poète. Mais il l’est plus* en prose qu’envers et les Miettes sont le moins poétique de ses ouvrages. Lar versification le gêne et tue chez lui la poésie, qui dans sa prose, coule à pleins bords. Les Mettes sont un petit recueil de vers dont il a fait une édition soit-disant inti¬ me. Le Manoir et le Portrait de mon père en sont les meilleures pièces. En voici quelques strophes réellement belles : . ; Vieux manoir où vécut tant d’heureux jours mon Séjour béni, '\tÇpùre\t; Où je retrouve encore et ma soeur et ma mere, Couple chéri ; Redis-moi du passé la douce souvenance : i’éclat vermeil De l’aurore où brilla de ma première cnüanco Le beau soleil. Il est là, dans son càdre, au vieux mûr suspendu, Le fronf'large et pensif, Tair calme mais austère, Le regard plein de feu dans l’espace perdu : Toujours je l’ai vu là ce portrait de mon père Quand l’ômbre de la nuit descend sur le manoir Que tout devient obscur au salon solitaire, Un rayon toujours brille et parait se mouvoir C’est l’œil étincelant du portrait de mon père. Les Miettes ne contiennent pas assez de