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MONTCALM ET LÉVIS

PLUSIEURS SOLDATS

Bravo ! Desandrouins !

DESANDROUINS

O mes amis, ce qui fut terrible, ce fut la fin dé la bataille. L’ennemi avait concentré ses forces sur notre droite, pour nous porter le coup décisif ; et il nous aurait été fatal si nos deux chefs ne s’étaient pas réunis pour décider la victoire.

Montcalm avec les grenadiers, et Lévis avec les Canadiens n’étaient pas de trop pour soutenir le choc des Montagnards écossais et des Rangers.

Les retranchements grondaient comme la foudre. Le feu prit aux arbres entassés sans mettre fin à la fusillade. Montcalm, toujours nu-tête, couvert de sueur, noirci par la fumée, les yeux chargés d’éclairs était au plus fort de la mêlée.

Lévis avait encore son chapeau, mais il était percé de deux balles. Tout-à-coup il cria : En avant Canadiens ! — ils étaient sept cents groupés alors, et couchés dans les broussailles à l’extrême droite.

Couverts de sueur et de poussière, menaçants et farouches, rampant comme des tigres prêts à bondir sur leur proie, ils s’élancèrent sans pousser