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acte premier

Tout le camp se met en mouvement.

Lévis et ses quatre cents hommes défilent au cri de « Vive la France ! » Les deux généraux se jettent dans les bras l’un de l’autre

MONTCALM

Ah ! quelle joie de te voir arriver en ce moment, mon cher Lévis !

LÉVIS

Mon bonheur est aussi grand que le vôtre. Imaginez-vous que je m’en allais aux Cinq Nations iroquoises quand j’ai reçu l’ordre de venir vous rejoindre. Il ne me paraissait pas possible d’être ici avant le 10 juillet, et je l’ai écrit à M. de Vaudreuil ; mais quand j’ai appris que l’ennemi vous pressait, et que le 10 serait peut-être trop tard, j’ai pris avec moi quatre cents hommes et M. de Senezergues, et nous avons marché jour et nuit pour arriver ici ce matin, 8 juillet, deux jours plus tôt que je n’avais cru possible. Que je suis heureux d’être arrivé à temps !

MONTCALM

C’est le ciel qui t’envoie, mon cher Lévis, et je pleure de joie en te revoyant. Tout est possible avec toi, et, quand il le faut, tu as des ailes pour voler où le devoir t’appelle.

Tu vas commander ma droite. C’est là qu’est le danger, et c’est là qu’il faut vaincre !