depuis lors, en Allemagne, en Bohême, en Italie. Il est vrai que j’ai bien failli laisser mes os au champ de bataille de Plaisance, et quand on me ramassa au milieu des généraux et des colonels tués ou blessés, je n’espérais plus guère te revoir, ma chère Louise. Mais j’en suis revenu tout de même.
Oui, il n’en est pas moins vrai cependant que la guerre fait bien des veuves et des orphelins.
La paix aussi a ses deuils. La mort peut nous atteindre partout, et en tout temps. Turenne fut tué par un boulet ; mais Condé qui avait livré tant de batailles, mourut je ne sais plus de quelle maladie vulgaire, dans sa paisible retraite de Chantilly.
Oui, mais vous, vous enviéz le sort de Turenne ?
Autrefois, oui, mais en ce jour triste des adieux je me sens faiblir, et je préférerais finir mes jours à tes côtés sous le beau ciel de notre