Page:Routhier - Montcalm et Lévis - drame historique en cinq actes, avec prologue et six tableaux, 1918.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.
4
MONTCALM ET LÉVIS

LE MARQUIS

Oui, il m’a dit : Je sais, marquis, que nous vous condamnons à un exil lointain ; et que nous imposons à la patrie un grand sacrifice en hommes et en argent, pour garder une colonie qui n’a peut-être pas une grande valeur ; mais l’honneur de la France est engagé, et il exige que nous combattions jusqu’au bout pour le sauver.

LA MARQUISE

Sa Majesté ne parle pas toujours aussi bien. Et toi, mon cher petit, que faisais-tu pendant ce temps-là ?

LOUIS

Je me tenais debout près de mon père. Alors le roi m’a fait signe d’approcher, et il m’a dit : Toi, mon colonel, tu resteras au pays natal pour défendre la vieille France, pendant que ton père ira sauver la nouvelle.

C’est mon rêve, Sire, répondis-je ; mais Votre Majesté me donne un titre qui ne m’appartient pas.

« Il t’appartient, reprit Sa Majesté, je te nomme colonel de mon troisième régiment de cavalerie. »

LA MARQUISE

Ah ! je comprends ta joie, cher enfant.