ses élèves font l’éloge de sa science et vantent la méthode et la clarté de son enseignement.
En même temps, il a occupé tous les postes de responsabilité et d’honneur que le conseil du séminaire tenait à lui confier.
Il fut un des fondateurs de l’université Laval, et il est resté profondément attaché et dévoué à cette institution. Elle a été pour lui comme l’enfant que son père aime d’autant plus qu’il lui occasionne plus d’inquiétudes et de tourments. Il en a été la personnification le plus en vue depuis plus de trente ans, et il a partagé ses peines et ses joies, ses revers et ses triomphes. Voyages en Europe, correspondance volumineuse, rédaction de mémoires, polémiques, lettres pastorales et mandements, il s’est imposé bien des peines et des travaux pour la défendre contre ses ennemis ; et si, finalement, il n’a pas réussi au gré de ses désirs, il peut toujours se rendre le témoignage qu’il n’a rien négligé pour assurer l’avenir de cette œuvre magnifique.
Ce fut pour lui une douloureuse épreuve de quitter son cher séminaire pour aller résider à l’archevêché.
Les honneurs de l’épiscopat n’étaient pas une compensation, et nous croyons à son entière sincérité quand il disait dans son premier mandement : « Dieu nous est témoin que nous n’avons ni recherché, ni désiré cette charge redoutable, dont nous comprenons, aujourd’hui plus que jamais, les dangers et la responsabilité. »
Quand il dut faire ses adieux à cette maison qui l’avait abrité pendant tant d’années, son cœur se brisa, et les paroles qui tombèrent alors de ses lèvres furent des plus touchantes :
« Il m’était toujours si doux et si agréable, » dit-il, « de voir réunie cette nombreuse famille du séminaire de Québec, de l’université Laval, du collège de Lévis, à la tête de laquelle la Providence m’avait placé comme supérieur et comme recteur ! Je savais que dans tous les cœurs mon affection avait un fidèle écho, et je sentais que véritablement nous ne faisions tous ensemble qu’un cœur et qu’une âme, dans la pensée commune de servir la cause de la religion et de la patrie, les uns en commandant ou en enseignant, les autres en se préparant par l’obéissance et par l’étude à remplir les desseins de la Providence.
« Hélas ! messieurs, faut-il donc que des liens si étroits se trouvent brisés tout-à-coup !