Salut, ô bois sacré ! Salut, arbre de vie !
Que de fois, dans le cours des siècles frémissants,
Les peuples protégés par ton ombre bénie
Levèrent contre toi leurs sabres menaçants !
Que de fois les tyrans dans leurs haines terribles
Ébranlèrent le sol où tu t’enracinais,
Et firent dans tes bras des entailles horribles !
Mai » la sève coulait, et tu reverdissais !
Car le sang des martyrs est la sève féconde
Dont la terre nourrit ton tissu merveilleux !
Et plus le sang des saints ruissela sur le monde,
Plus ton accroissement devint prodigieux !
Partout où l’Évangile a porté la lumière,
Partout où l’étendard de la croix a passé,
Le » peuples ont frémi d’une sourde colère,
Et pour ceux qui croyaient l’échafaud fut dressé !
Des champs de la Judée à la Rome opulente,
Des rivages de l’Inde au Japon montagneux,
De la Gaule barbare à la Grèce savante,
Et jusqu’aux bords lointains peuplés par nos aïeux,
Partout, l’homme enivré de fureur sanguinaire
A levé l’étendard contre le Tout-Puissant,
Et les frères du Christ ont gravi le Calvaire,
Ils ont porté la croix et répandu leur sang !
Ô sang réparateur !