Glissant légèrement sur les ondes rebelles,
Comme des goélands avec leurs blanches ailes,
Ils mouillèrent un soir près de Stadaconé ;
Et lorsque, le matin, les Indiens s’éveillèrent,
Du haut de leurs rochers longtemps ils contemplèrent
Les trois monstres flottants d’un regard étonné.
Ô Cartier ! quelle joie en ton cœur a dû naître !
De quels tressaillements devait frémir ton être,
Quand, vainqueur obstiné de la mer et des vents,
Tu voyais tes vaisseaux toucher enfin les grèves
De ce pays immense, objet de tant de rêves,
Où bientôt ta patrie enverrait ses enfants !
Tu venais de fonder une nouvelle France !
Tu venais d’arracher un monde à l’ignorance,
Et Satan éperdu s’enfuyait devant toi !
À l’horizon des temps ton regard de prophète
Voyait déjà flotter sur ta noble conquête
Le drapeau de la France, à l’ombre de la Foi !
Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/93
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
la france au canada