Large, majestueux, roulant des flots verdâtres,
Où ses bords, dentelés de montagnes bleuâtres,
Se miraient en penchant, leur sommet verdoyant,
Le grand fleuve arrosait un pays pittoresque
Et prolongeait au loin sa course gigantesque,
Tantôt calme, et tantôt écumeux et bruyant.
Sur les bords s’étendaient des solitudes mornes,
Des chaînes de rochers et des forêts sans bornes,
Qui, comme un long ruban, découpaient l’horizon ;
Des vallons se cachaient sous de vertes arcades,
Et de larges ruisseaux bondissaient en cascades,
Ou chantaient doucement sur un lit de gazon.
Plus loin, sur le versant des collines penchées
S’élevaient des amas de cabanes, perchées
Comme des nids d’oiseaux sur les sommets brumeux :
Ici, Stadaconé se perdant dans la nue,
Là bas, Hochelaga dans une île inconnue,
Villages renommés de deux peuples fameux.
Et, comme un roi superbe entre ses doux rivages,
Le fleuve, fécondant tous ces pays sauvages,
Promenait son flot pur et plein de majesté ;
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