III
Au sommet du Thabor la scène merveilleuse
Soudain change d’aspect à nos regards ravis ;
Voilé d’une nuée immense et lumineuse,
Dieu, le Père, y descend glorifier son Fils.
On dirait qu’une gaze, indécise, idéale,
Entoure le soleil sur la terre tombé,
Et que dans des vapeurs d’aurore boréale
Aux regards des mortels le Christ s’est dérobé.
De même, au Sinaï, c’est au milieu des nues
Que Jéhovah voulut jadis se révéler ;
Mais elles recélaient des terreurs inconnues,
Et dans leurs flancs on vit la foudre étinceler.
Au Thabor, la nuée est légère et brillante,
Elle a de l’arc-en-ciel tous les reflets divers ;
Dieu n’y fait pas entendre une voix effrayante,
C’est un long cri d’amour qu’il jette l’univers.
De la nue enflammée où sa face étincelle,
Écoutez ses accents pleins de suavité,
Où désignant son Fils il l’acclame, et décèle
Sa divine origine et son autorité :