destinée finale de la poésie, c’est d’être une adoration et un hymne.
Cette formule de la poétique chrétienne exige quelques développements.
Je ne vous apprendrai rien, lecteurs, en disant que le mot poésie vient d’un verbe grec qui signifie créer. Toute poésie véritable est donc une création, et toute la création est la plus admirable des poésies.
Dieu qui a créé toutes choses est donc le Poète par excellence, et son œuvre est si vaste que nos yeux et notre intelligence peuvent à peine en parcourir quelques pages. Ce globe terrestre, avec tous ses êtres animés et inanimés, ces myriades d’autres globes et de soleils qui roulent sur nos têtes et que nos yeux découvrent, ces millions de mondes invisibles que notre faiblesse ne peut apercevoir dans les mystérieuses profondeurs de l’espace et dont notre esprit même ne peut concevoir l’étendue, ces innombrables multitudes de corps et d’esprits qui se meuvent suivant des lois immuables au milieu des sphères sans limites de la création, tel est le poème incomparable de Dieu.
Pendant toute la durée des siècles, notre pauvre humanité en méditera quelques pages, et elle n’en comprendra guère autre chose que ce que le Verbe de Dieu lui aura appris,