La terre ainsi s’engraisse, et depuis six mille ans,
La triste humanité pourrit dans ses entrailles.
Mais tel ne sera pas l’état linal des eorps.
— Non, ces enfouissements ne sont que des semailles,
Et le Christ est le roi des vivants et des morts !
Son empire du globe excède la surface.
Il pénètre au travers dans la nuit du tombeau,
Et lorsque dans cette ombre Il montrera sa face,
Elle éclairera tout de son divin flambeau.
Parmi les os blanchis que la terre renferme,
Et dont le ver nourrit ses ignobles enfants,
Le Christ a déposé le mystérieux germe
Qui doit rendre la vie à nos corps triomphants !
Un jour ô Christ, planant à la voûte éternelle,
Penché sur Josaphat, tombeau du genre humain,
Au Lazare nouveau votre voix solennelle
Criera « veni foras ; » et, les hommes soudain,
Se levant à ce cri de leurs couches funèbres,
Comparaîtront vivants au tribunal divin,
Soit pour être jetés vivants dans les ténèbres,
Soit pour jouir de Dieu dans les siècles sans fin.