Quand les temps toucheront à leur limite extrême
Le monde connaîtra le suprême réveil.
Au tombeau luit encor l’astre de l’espérance,
Et quand on lui manda que Lazare était mort
Il a voulu d’un mot consoler la souffrance,
En disant simplement : « l’ami Lazare dort ;
Allons le réveiller. »
La foule entendait-elle ?
Croyait-elle surtout ces étranges discours ? —
Elle restait en proie à sa douleur mortelle,
Et les deux pauvres sœurs pleuraient, pleuraient toujours.
Soudain Jésus lui-même, ému, frémit et pleure.
Pourquoi s’afflige-t-il aussi profondément,
Quand il sait que le mort revivra tout-à-l’heure,
Quand il n’a qu’à parler et qu’aux pleurs du moment
Vont succéder bientôt des transports d’allégresse ?
— Ah ! c’est que dans Lazare il voit l’humanité,
L’homme qu’il a créé, qu’il aime avec tendresse,
Et qu’au ciel il aima de toute éternité ;
L’homme auquel il a fait de grandes destinées,
Qu’il a placé jadis dans l’éden enchanteur,
Qui pouvait en jouir d’innomblables années,
Et remonter un jour au sein du Créateur
Sans passer par la nuit horrible de la tombe !
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lazare