Que se passe-t-il donc dans la riche demeure,
Soudainement changée en un séjour de deuil ?
— Elle a du glas funèbre entendu sonner l’heure,
Et, ce matin, la mort en a franchi le seuil.
Elle vient de frapper, terrible, inattendue.
Le seigneur du château, tendre ami du Sauveur ;
Et, près de son chevet, la famille éperdue
En murmures touchants épanche sa douleur :
« A quoi sert l’amitié, puisque Jésus lui-même
Vient de laisser mourir Lazare son ami ?
Pourquoi donc n’a-t-il pas guéri celui qu’il aime,
Avant que dans la tombe il ne fût endormi ? —
« Nous l’avons informé, disent Marthe et Marie,
Que son ami Lazare était en grand danger ;
Mais il est demeuré lâ-bas, en Samarie,
Et n’a dit que ces mots à notre messager :
« Tout cela doit servir la gloire de mon Père ;
« Le mal de notre ami ne va pas à la mort. »
Et maintenant, hélas ! sa mort nous désespère,
Il n’est plus de remède à notre triste sort.
Ah ! s’il était venu celui qui nous honore
De sa douce amitié, notre frère chéri
Aurait bien reconnu sa parole sonore,
Et, quoiqu’il fût mourant, aurait été guéri !
Maintenant, c’est fini ; nos espoirs éphémères
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