Il se souvint qu’alors dans un décret formel,
Cause de sa révolte et de sa déchéance,
Il leur avait prédit que le Verbe éternel
Un jour se ferait homme, et qu’un amour immense
Le rendrait à la fois victime et rédempteur
D’un monde dont bientôt il serait créateur.
Et Satan s’envola de son triste royaume,
Soucieux, et disant : cet hôte des déserts
Serait-il donc le Christ, ce fils de Dieu fait homme
Que Jéhovah promit jadis à l’univers ?
Et, dirigeant son vol vers les confins du monde,
Il se perdit au loin dans une nuit profonde.
II
La terre, vaste arène où marchant vers sa fin
L’homme doit tous les jours et souffrir et combattre,
La terre s’éveillait au souiffle du matin,
Lorsque l’esprit du mal au désert vint s’abattre,
Et vit venir de loin ce Jésus qu’il cherchait.
Son port était superbe, et sa face adorable
Illuminait l’espace et l’air qu’il traversait.
Satan fut interdit. Cet aspect redoutable