Qu’elle fut longue votre absence !
Qu’il me tardait de vous revoir !
Enfants dont la charmante enfance
Fut mon amour et mon espoir !
Pour guider vos nefs voyageuses,
Ai-je manqué de quelque soin,
Moi qui sur les mers orageuses
Toujours vous ai suivis de loin ?
Au sein des tempêtes du monde,
Mère, nous avons bien des fois
Regretté cette paix profonde
Et ces heureux jours d’autrefois.
Aussi quand ta douce parole
À notre oreille a retenti,
Quel transport d’allégresse folle
Notre âme a soudain ressenti !
Et courant tous d’un pas agile,
Jeunes, légers comme à vingt ans,
Nous avons revu cet asile
Témoin de notre heureux printemps !
Hélas ! hélas ! mère chérie,
Nous n’avons pu revenir tous ;
Mais dans l’éternelle patrie
Ceux qui manquent pensent à vous !