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échos domestiques


Sur ces bords enchantés le flot est moins amer,
Et la brise plus douce en passant les caresse ;
Le marin, traversant cet éden de la mer,
Croit qu’il y passerait des moments pleins d’ivresse.

Erreur ! Illusion ! Dans ces flots séduisants,
Et sous les arceaux verts de ces charmants rivages,
Se cachent en rampant des monstres menaçants,
Et des êtres humains qui sont anthropophages !

Malheur au nautonnier qui s’arrête en ces lieux
Pour y chercher l’objet de ses rêves candides !
La souffrance et la mort s’offriront à ses yeux,
Et sa nef périra dans ces golfes splendides !

Écoutez, jeunes gens : au milieu de ces eaux
Que nous appelons tous l’Océan de ce monde,
Et que doivent franchir nos fragiles vaisseaux,
Il est une ile aussi qu’on voit surgir de l’onde ;

Une ile, dont les bords sans cesse reverdis
Invitent le passant à suspendre sa route.
Dans un jardin en fleurs qui semble un paradis.
Son nom est Volupté : vous le savez sans doute ?