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l’obélisque du vatican


« C’est alors que j’ai vu tomber l’un après l’autre
Ces monuments pétris de luxure et d’orgueil,
Tandis qu’à leurs côtés, Pierre, l’obscur apôtre,
Comme un autre Jésus, se levait du cercueil !

« Seul, je restai debout au milieu des ruines,
Regardant de mes dieux les temples s’écrouler,
Et, comme un grand fantôme au sommet des collines,
J’attendis que le Christ vint me régénérer !

« Un jour, je tressaillis ! Sixte-Quint, notre Père,
Me lava du passé que j’avais expié ;
Et, me dressant debout en face de Saint-Pierre,
Il orna de la Croix mon front sanctifié !

« Et depuis… radieux de bonheur et de gloire,
J’élève avec orgueil jusqu’au plus haut des airs
Ce signe du salut, ce gage de victoire,
Qui seul peut vaincre encore et sauver l’univers.

« Ecce crux Domini ! Que tout ce qui respire
Devant cet étendard tombe enfin à genoux !
Ennemis triomphants, tremblez pour votre empire ;
Les antiques Césars étaient plus forts que vous !