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échos domestiques


Rien ne surpasse alors la blancheur vaporeuse
Des replis festonnés de ce brillant décor.
Mais s’ils poussent plus loin leur course aventureuse,
Et vont sous l’horizon se replonger encor,

Adieu les teintes d’or, d’onix et de topaze ;
Ils perdent tout-à-coup leurs reflets les plus beaux,
Et les plis ondoyants des tentures de gaze
Se changent par dégrés en ténébreux lambeaux.

L’âme subit aussi ces changemens étranges,
Suivant qu’elle s’approche ou s’éloigne des cieux ;
Quand elle monte, et plane au-dessus de nos fanges,
On la voit resplendir d’un éclat radieux.

Mais si, perdant sa voie, errante, elle gravite
Loin de l’astre divin qui sur elle reluit,
L’obscurité bientôt envahit son orbite :
Elle s’éclipse, et va se perdre dans la nuit !



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