Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


GRAVITATION CÉLESTE




Lorsque dans la nuit claire, au firmament bleuâtre,
Pâle comme une vierge au moment de mourir,
La lune a suspendu son beau globe d’albâtre,
Avez-vous regardé les nuages courir ?

Du fond de l’horizon, lentement ils surgissent ;
Sombres d’abord, ils font l’ascension du ciel,
Mais, en montant toujours, par degrés ils blanchissent,
Et leur aspect devient plus immatériel ;

Et si jusqu’au zénith ils poursuivent leur voie,
Et se rangent en cercle autour de l’astre en feu,
On dirait des rideaux de dentelle et de soie,
Par d’invisibles mains tendus sur le ciel bleu.