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L’ACADÉMIE DES FEMMES




La femme n’entend pas rester au même point,
En ce siècle où tout marche, et grandit et progresse !
Pour conduire le monde elle offre son appoint,
Et, s’emparant de tout, sans que cela paraisse,
Elle veut à son tour mener le sexe fort.

Elle fut son esclave ; elle est aujourd’hui reine !
Mais qu’est-ce que régner ? — Il faut un autre sort
À cette ambitieuse et belle Souveraine !
Le roi règne, on le sait, mais ne gouverne pas !
Or, le gouvernement, c’est le vrai point de mire,
Le but suprême et noble auquel tendent ses pas.

Que notre sexe l’aime, et la cherche, et l’admire,
C’est tout simple, il n’a point de mérite à cela ;
Elle est bonne vraiment d’accepter son hommage,
Et d’aller à l’autel lui dire : me voilà !
Qu’elle ordonne à son gré sa maison, son ménage,