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MILLY
À Madame A. L.
Je proclame la Beauce un pays de cocagne,
Depuis que je connais la villa de Milly,
Son balcon ombragé dominant la campagne,
Et son site enchanteur qu’on a tant embelli !
J’ai dit villa ; mais non, c’est château qu’il faut dire ;
Car, avec sa tourelle, au sommet d’un côteau,
Ce vaste bâtiment que le passant admire,
A des dehors princiers et l’aspect d’un château.
Rien, à l’intérieur, ne respire la guerre.
C’est plutôt un éden, hanté par les amours,
Un vrai nid de bouvreuils au bord d’une rivière,
Où deux âmes d’élite écoulent leurs beaux jours.