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À LA MÉMOIRE DE MON PÈRE


I


Je n’oublierai jamais son regard prophétique,
Lorsque j’allai le voir pour la dernière fois.
Un sourire éclairait son œil mélancolique,
Mais je crus deviner des larmes dans sa voix :
— Adieu, mon fils, dit-il, dans cette vie humaine
Je voudrais bien savoir si je te reverrai,
Et quand tu me feras ta visite prochaine,
Si c’est bien sous ce toit que je te recevrai ?
C’est que, dans peu de jours, vois-tu, je me propose
De fonder ici près un établissement :
Je présume qu’il est temps que je me repose.
Et je veux m’établir définitivement.