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échos patriotiques


S’il se fût rencontré dix justes dans Gomorrhe,
Ta clémence, Seigneur, promettait pardonner :
La France peut compter bien des justes encore :
Que ta foudre sur eux cesse enfin de tonner !

Leurs vœux montent vers toi de mille sanctuaires,
Où l’on voit se presser un peuple adorateur ;
Tu ne peux pas rester sourd à tant de prières,
À la France, ô mon Dieu, donne un libérateur !

Souviens-toi seulement de ta miséricorde,
Et sur les peuples jette un regard de bonté.
Que la Justice cède, et que l’Amour accorde
Au monde le pardon de son iniquité !

Vois l’œuvre que ce siècle, en dépit de ses crimes,
Pour ta gloire éternelle a permis d’accomplir ;
Pense à ce grand Concile, à ces dogmes sublimes
Que l’Église assemblée a voulu définir !

Vois le Juste qui monte encor sur le Calvaire,
Traîné par des bandits, soudoyés par des rois ;
N’exige pas le sang de Pie-neuf ; viens soustraire
Son épaule meurtrie au fardeau de la Croix.