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À LA PATRIE[1]
Nuages qui flottez au firmament vermeil,
Épaves de l’éther dans l’infini perdues,
Vous qui légèrement volez vers le soleil,
Comme de grands oiseaux les ailes étendues ;
Où courez-vous ainsi sans relai ni sommeil,
Blanches nefs du Seigneur dans l’azur suspendues ?
Si, quittant quelque jour votre ciel sans pareil,
Vous cinglez au couchant sous vos voiles tendues,
- ↑ Ce sonnet fut écrit à Gênes, au pied du superbe monument élevé à la mémoire de Christophe Colomb, et qui porte cette inscription : A Christoforo Colombo, la Patria.