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albert
III
la vocation
Albert était blasé. Les choses de la terre
Comme des visions passaient sans l’émouvoir.
Il vivait dans la foule en restant solitaire,
Et, sans fermer les yeux, il semblait ne pas voir.
Commé le voyageur qui s’avance avec peine,
Et lassé vient s’asseoir sur le bord du chemin,
Il s’arrêta pensif dans sa course incertaine,
Et se prit à songer qu’il touchait à la fin.
Nouveau René, perdu dans ce désert du monde,
Il lui vint à l’esprit de se laisser mourir ;
Mais il avait au cœur une foi trop profonde,
Un courage trop mâle, et la mort d’un martyr