Qu’elle était belle alors ! Dans sa force féconde
Sa grande intelligence illuminait le monde
Des splendeurs de la vérité !
Son glaive flamboyait, comme le soleil même,
Et l’on voyait reluire à son beau diadème
Un rayon d’immortalité.
Les oppresseurs tremblaient à son aspect terrible,
Et tous les opprimés dans son bras invincible
Trouvaient un ferme et prompt secours.
De l’univers chrétien elle séchait les larmes,
Et l’Église louait et bénissait ses armes,
Que le succès suivait toujours.
À l’épouse du Christ elle restait unie :
La science et la foi croissaient dans l’harmonie,
Comme deux sœurs à ses côtés.
Hâtant vers la grandeur sa marche toujours fière,
Elle traçait au loin un rayon de lumière
Formé de célestes clartés.
Elle civilisait : mais c’était l’Évangile
Qu’elle donnait pour phare à la raison fragile
Des écrivains et des penseurs.
Et jusqu’au bout du monde, à travers les abîmes,
Elle envoyait partout ses apôtres sublimes
Donner au Christ des défenseurs.
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échos patriotiques