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échos patriotiques

Des généreux martyrs priant pour leurs bourreaux.
Mais tandis que leur bouche exhale des prières,
Tandis qu’avec amour ils baisent leurs poteaux,
Ils sont criblés de coups par des mains meurtrières
Et tombent, en poussant un cri vers le Seigneur !
À ce nom, les bourreaux deviennent plus farouches,
Et, se jetant sur eux, ils arrachent (horreur !)
Les ongles de leurs doigts, les lèvres de leurs bouches,
Ces lèvres qui s’ouvraient pour prier et bénir !

Ils tranchent sur leurs bras des morceaux de chair vive,
Que, palpitants encore, ils mangent sans frémir,
Et dans le sang fumant leur haine se ravive !
Inspirés par l’enfer, ces montres furieux
S’acharnent sans pitié sur des corps sans défense :
Ils déchirent leurs chairs, ils enfoncent leurs yeux,
Et dans l’orbite éteint ranimant la souffrance,
Ils y mêlent au sang des charbons enflammés !
Ils leur font des colliers de leurs haches rougies,
Ils amputent leurs mains et leurs pieds décharnés !
Et jusque dans la nuit prolongeant leurs orgies,
Des cadavres sanglants ils se font des flambeaux !
Mais lorsque ces démons ont assouvi leur haine,
Leurs victimes n’ont plus rien de la forme humaine :
C’est un amas de sang et de chairs en lambeaux !

Éternels ennemis de la foi catholique,
Dites, quand vous avez persécuté, brisé