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nos martyrs


Ô fils de Loyola ! fuyez de ces rivages,
Car le martyre est là, menaçant devant vous !
Des monstres animés d’un infernal courroux
Vous préparent déjà des tortures sauvages.

Mais non, ne fuyez pas ; car Dieu doit aujourd’hui
Sceller dans votre sang la mystique alliance,
Qu’un peuple nouveau-né, noble fils de la France,
Aux bords du St. Laurent va conclure avec lui.

Aux confins éloignés des forêts séculaires,
Voyez-vous s’agiter ces groupes circulaires
Tournoyant et croisant leurs anneaux enlacés ?
Entendez-vous ces chants, ces clameurs inhumaines,
Et cet hymne barbare où des énergumènes
Entremêlent leurs cris discordante et cassés ?
Des cruels iroquois les vengeances sont prêtes,
Et la danse prélude à leurs sinistres fêtes,
Qui dans des flots de sang vont bientôt s’achever.
Leurs mains à des poteaux ont lié nos prophètes,
Ces messagers de paix qui venaient les sauver,
Et qui pour racheter leurs âmes immortelles,
À l’exemple du Christ, vont maintenant mourir !

La ronde, avec ses chants, soudain vient de finir ;
Et l’on n’entend monter que les voix solennelles