hommage de ses chants à l’Être par excellence. Fidèle à sa mission, gardant son cœur pur, emporté par le souffle divin qui animait les Prophètes dans le ravissement et l’extase, il devrait s’absorber dans le Poète éternel et ne chanter que ses gloires, ses attributs et ses œuvres !
Ah ! je ne m’étonne pas que dans l’antiquité la plus reculée le poète ait été pontife, et je ne suis pas surpris non plus de le voir aujourd’hui déchu de cette haute dignité. Nous sommes si loin de l’époque où les poètes se nommaient Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, David et Salomon !
Et pourquoi la poésie chrétienne ne chanterait-elle pas Dieu comme l’ont célébré l’architecture, la sculpture et la peinture ? Les artistes païens ont alternativement pris pour idéal d’homme Jupiter et Apollon, et pour idéal de femme Minerve et Vénus ; c’était leurs dieux et leurs déesses, et cela prouve qu’eux-mêmes avaient compris que l’Art doit célébrer la divinité ; mais les artistes chrétiens possèdent un idéal bien plus élevé, plus pur et plus sublime, et si les marbres de Michel Ange respirent vraiment, s’ils sont doués de cette vie idéale qui a manqué à la statuaire antique, c’est parce qu’ils glorifient le Christ. Quant à l’idéal chrétien de la femme, les Vierges de Raphaël et de Fra Angelico en démontrent éloquemment toute la supériorité.
Qu’un Homère chante tous les dieux de l’Olympe,