avait un arbre merveilleux portant des fruits d’or, gardé par un serpent monstrueux ?
D’où lui venait cette légende ? Sans doute, il en avait trouvé les éléments dans les poèmes d’Hésiode ; mais où ce dernier l’avait-il prise ? Eh bien, mon cher, il l’avait trouvée dans les livres de Moïse qui remontent à quinze siècles, et qui racontent que le premier homme avait été placé dans un jardin de délices, et qu’il en fut chassé par Dieu, parce qu’il avait mangé le fruit d’un arbre merveilleux à la suggestion de l’Esprit du Mal, déguisé sous la forme d’un serpent.
N’est-il pas curieux de constater que les plus anciens poètes de la Grèce et notre Ovide semblent avoir emprunté aux Livres Saints des Juifs le thème de leurs poésies cosmogoniques ?
Tu ne saurais imaginer avec quel intérêt j’étudie l’hébreu dans ces livres extraordinaires que les Juifs appellent leur Bible. J’y consacre les loisirs que mes devoirs militaires me laissent ; et quand je suis las, je monte à cheval, et je parcours le pays.
La Galilée mesure à peine cent milles carrés ; et l’on y compte environ deux cents villages, quinze villes, et près de trois millions d’habitants.
Un grand nombre sont Grecs, et quelques villes même sont plutôt grecques que juives. Mais en dépit de ce mélange exotique, et malgré la domination romaine, ce pays est resté juif ; et l’autorité dominante est encore l’autorité théocratique.