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LE CENTURION

Et Pierre va au-devant du Maître en marchant sur les flots.

Et quand Jésus est monté dans la barque, non seulement la tempête s’apaise mais la barque se trouve immédiatement arrivée au rivage de Capharnaüm.

À ces récits que plusieurs témoins m’ont faits, je puis ajouter ici mon propre témoignage. Car pendant cette même nuit je traversais aussi la mer de Génésareth. Je revenais de visiter Kersa, une petite colonie romaine située sur la rive orientale. Une brise légère soufflait du sud-ouest et mes quatre rameurs poussaient mon embarcation assez lentement contre le vent ; tout à coup, la nuit devint plus sombre, et l’ouragan se déchaîna. Impossible de hisser une voile, et nous tentâmes de gagner la côte à force de rames ; mais tous nos efforts étaient impuissants, et la tempête devenait de plus en plus terrible. Le moment vint où nous nous crûmes perdus, lorsque tout à coup, instantanément, le vent cessa de souffler et la mer se calma.

Le changement s’était opéré si soudainement qu’il m’avait paru inexplicable, contraire à toutes les lois de la nature. Or, le lendemain quand j’arrivai à Capharnaüm, un disciple de Jésus me raconta ce qui s’était passé pendant la nuit. C’est son récit que j’ai fidèlement reproduit plus haut.

Mais je ne t’ai pas dit ce qu’on m’a raconté encore sur la côte orientale du lac au moment où j’allais m’y embarquer pour revenir à Capharnaüm.