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LE CENTURION

j’apprends tout ce qu’il y fait. Cela semble incroyable.

Non seulement il guérit les infirmes, les malades, les sourds, les muets, les aveugles, les lépreux les plus abandonnés ; mais il guérit surtout les âmes. Des hommes méchants il fait des hommes de bien. Des femmes perdues comme Myriam et Photina il fait des modèles de vertu. Que dis-je ? Il commande aux démons comme nous commandons à nos esclaves, et tous lui obéissent parce qu’ils sont impuissants à lui résister.

Voilà un phénomène plein de mystère que je ne puis pas t’expliquer, mais que personne ici ne révoque en doute. Car il est constaté tous les jours devant une foule de témoins.

Il y a dans ce pays un grand nombre de malheureux qui sont possédés du démon, c’est-à-dire qui ne sont plus maîtres d’eux-mêmes, et qui font malgré eux, inconsciemment et même douloureusement tout ce que l’esprit du mal leur inspire.

Naturellement, ce ne sont pas eux qui viennent demander au Prophète de les délivrer. On les amène forcément devant lui ; alors ils poussent des cris « Que nous veux-tu ? Veux-tu nous perdre ? Laisse-nous ! Nous te connaissons : tu es le Fils de Dieu ! »

Et le Prophète qui parle toujours avec tant de douceur, dit d’un ton menaçant à l’Esprit du mal : « Tais-toi, et sors de cet homme. » Et les pauvres malheureux sont délivrés.