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LE CENTURION

En méditant ces paroles, plus claires et plus assurées que celles de Cicéron, je me suis demandé d’abord si les Justes n’étaient pas seuls immortels, et si l’anéantissement n’était pas le châtiment des impies.

Mais non. Ce ne serait pas une punition pour eux, et s’ils appellent la mort, c’est parce qu’ils espèrent qu’elle les anéantira.

Aussi la Sagesse ajoute-t-elle ; « mais les impies auront le châtiment mérité par leurs pensées perverses… »

Donc l’immortalité est le bien souverain donné par Dieu à tous les hommes ; et si elle devient le mal souverain des méchants, c’est leur faute.

Quelle grandeur et quelle élévation dans cette philosophie ! Et combien Horace baisse dans mon admiration, quand je me rappelle ses plaintes stériles contre la mort, et la justification qu’il y croit trouver de sa vie épicurienne !

Quand tu connaîtras le prophète de la Galilée, fais-le donc parler sur le grand problème de la mort, et apprends-moi ce qu’il en dit.

2 mai, 781. — Tibur.