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LE CENTURION

Les Georgiques me laissent donc assez froid, malgré la beauté des vers, et dans les dispositions d’esprit où je me trouve je m’attache plutôt à Cicéron. Ses œuvres philosophiques et religieuses font mes délices. Penseur, orateur, savant, écrivain, il est vraiment notre plus grande gloire intellectuelle.

Et cependant, tout ce que tu m’écris du Messianisme m’intéresse encore davantage. Et sais-tu quel livre fait mes délices en ce moment ? « Le livre de La Sagesse », mon cher. J’en ai trouvé l’autre jour, au Ghetto, un exemplaire grec ; et il me semble qu’il contient plus de philosophie que les grands ouvrages des Sages de la Grèce.

Voici des paroles qui m’ont fait réfléchir profondément :

« Dieu n’a pas fait la mort…
Il a créé toutes choses pour la vie…
Car la justice est immortelle.
Mais les impies appellent la mort
La regardant comme une amie…
Ils font alliance avec elle,
Et ils sont dignes de lui appartenir.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dieu a créé l’homme, pour l’immortalité,
Les âmes des Justes sont dans la main de Dieu ;
Aux yeux des insensés, ils paraissent être morts…
Et leur sortie du monde semble être un anéantissement.
Mais ils sont dans la paix…
Après une légère peine, ils recevront une grande récompense… »