dites que c’est à Jérusalem qu’il faut adorer. Qui faut-il croire ?
Ce désir du don de Dieu, qu’elle manifestait si spontanément, réjouit le cœur de Jésus ; et il lui répondit comme s’il avait été dans le Temple en présence d’une foule avide de l’entendre :
— « Femme, crois-moi. L’heure est proche où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez, vous, ce que vous ne connaissez point ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
« Mais l’heure arrive, et déjà elle est venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; et ce sont de tels adorateurs que veut le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. »
La Samaritaine ouvrait les yeux et les oreilles, et elle faisait des efforts pour comprendre ces paroles transcendantes. Elle devinait que cela voulait dire : « Peu importent les noms et les lieux de Garizim et de Jérusalem ; l’adoration n’est pas un acte physique mais spirituel. Toi, tu n’as connu que l’adoration de la chair ; mais c’est en esprit qu’il faut adorer. » Elle sentait qu’un être supérieur était devant elle, et un vague pressentiment lui disait que c’était peut-être le Messie, si longtemps attendu.
Le vrai don de Dieu à la terre, n’était-ce pas le Messie ? Serait-ce donc lui, pensait-elle ? Et elle lui dit alors :