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LE CENTURION

Jacob alla au-devant d’elle, il lui apprit qu’il était le fils de Rébecca, sœur de Laban, quelle était ainsi sa cousine, et pleurant d’émotion, il l’embrassa. Tu comprends la cause de cette émotion :

— C’est que cette rencontre lui rappelait l’idylle de sa mère Rébecca auprès de ce même puits, quelque trente ans auparavant.

Et maintenant, c’était Rachel, la fille de Laban, que Jéhovah envoyait au-devant du fils de Rébecca, et il lui inspirait que c’était bien elle qu’il lui destinait pour épouse.

N’est-ce pas, mon cher Tullius, que ces pastorales sont bien supérieures à celles de notre Virgile ?

Mais ce n’est pas seulement parce qu’elles sont jolies que j’ai voulu t’en faire le récit. C’est parce que je parcours en ce moment la seconde patrie d’Abraham, ces belles campagnes de la Samarie où il vint planter sa tente, à l’ombre des grands chênes de Moreh, et parce que j’ai visité le puits célèbre que Jacob y creusa. Or, il y a quelques mois, ce puits a été le théâtre d’une autre pastorale que je veux aussi te raconter.

Elle est plus belle encore, et plus idéale que les précédentes, à raison de la supériorité du personnage principal ; car il n’est autre que Jésus de Nazareth.

Je n’en ai pas été témoin moi-même ; mais j’en tiens le récit que je vais te faire d’un disciple de Jésus, dont je t’ai déjà parlé, et qui se nomme