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LE CENTURION

Trente ans après, c’était le fils de Rébecca, Jacob, qui s’en allait à son tour en Mésopotamie pour y choisir une épouse, afin que les bénédictions divines descendues sur son grand-père Abraham, et sur son père Isaac, fussent réalisées, et qu’il devînt le père d’une multitude de peuples.

Quand le soleil fut couché, et que la nuit se répandit sur la terre, il s’arrêta, prit une pierre pour y poser sa tête et se coucha sur le sol, sous le regard serein des étoiles. Un songe merveilleux vint embellir son sommeil : Il vit une échelle lumineuse dont le pied touchait la terre, et dont la tête se perdait dans le ciel, et sur ses degrés innombrables des anges de Dieu montaient et descendaient. Et Jéhovah qui se tenait au haut, lui parla, et lui renouvela les promesses qu’il avait faites à son père.

À son réveil, il nomma ce lieu Béthel, qui signifie « lieu que Dieu habite » ; il transforma en autel la pierre qui lui avait servi d’oreiller, y versa de l’huile, et pria Dieu qu’il lui donnât le pain dont il avait besoin. Puis il continua son voyage ; et quand il fut arrivé au pays des ancêtres, il aperçut un puits dans la campagne autour duquel des troupeaux de brebis étaient couchés.

S’adressant aux bergers de ces troupeaux, il leur demanda s’ils connaissaient Laban, fils de Nachor, et petit-fils d’Abraham.

— Nous le connaissons, répondirent-ils, et voici justement Rachel, sa fille, qui vient avec ses brebis.