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LE CENTURION

Le culte qu’ils rendaient à ce Dieu, était d’un caractère assez primitif. Il consistait surtout à lui dresser des autels, formés de quelques pierres qui se trouvaient sur leur chemin, et à lui offrir des sacrifices.

C’est lui qui leur indiquait les pays qu’ils devaient habiter, et quand ils y étaient arrivés, ils y dressaient leurs tentes, ils érigeaient un autel, et ils creusaient un puits profond qui devait servir à les abreuver, eux et leurs troupeaux.

Le foyer domestique, qui allait devenir un foyer national, n’était vraiment fondé que par l’érection d’un autel et le creusement d’un puits. L’un était un acte de consécration du sol, et l’autre en était la prise de possession.

Ces puits étaient indispensables pendant l’été ; car le pays, suffisamment arrosé au printemps, devenait aride dans la saison suivante. Aussi leur donnait-on des noms appropriés pour attester leur importance.

C’est ainsi qu’Isaac en avait creusé plusieurs pour ses immenses troupeaux.

Celui qui marquait son domaine et sa résidence se nommait « le puits du Vivant et du Voyant. » En divers autres endroits, il en avait creusé d’autres. À l’un, il avait donné le nom de « Calomnie », parce que les pasteurs de Gérasa prétendaient qu’il était à eux. Un second lui fut encore contesté, et il l’appela « Inimitiés ».