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LE CENTURION

Ténèbres et à la mort. Du modeste trône de Judas, le Fils de David allait monter sur le trône des nations.

Le jour de son royal avènement était arrivé. Ses disciples fidèles, les regards fixés sur le sommet d’où il leur avait parlé si éloquemment jadis, attendaient son apparition.

Soudain, dans la pleine lumière du jour, la sainte humanité du Fils de Dieu se montra, telle que la foule l’avait vue tant de fois sur tous les chemins de la Galilée. Et quand il parla, elle reconnut bien sa voix qui lui était familière. C’était bien Jésus de Nazareth, dont tous les échos avaient répété le nom pendant trois années. C’était bien Lui que les princes des prêtres et Pilatus avaient mis à mort, et qui était maintenant plein de vie, parlant et gesticulant devant la foule.

Mais qu’elles étaient grandes et souveraines les paroles qu’il prononçait !

Ce n’était plus seulement le Docteur enseignant aux hommes la Vérité, interprétant les Écritures, confondant les pharisiens par sa science merveilleuse. C’était le Triomphateur annonçant à tous les peuples sa victoire définitive sur la mort et sur ses ennemis. C’était le Roi des rois prenant possession de l’univers, et proclamant sa domination universelle sur le monde et dans le ciel !

— « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre », disait sa voix puissante.