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LE CENTURION

Aux côtés de Jésus mourant, deux voleurs allaient aussi mourir. L’un d’eux employait le reste de ses forces à blasphémer, et joignait ses imprécations à celles des ennemis du Messie. L’autre souffrait en silence, et s’efforçait d’imiter, lui coupable, la résignation de l’innocent.

Et, jetant sur Jésus un regard suppliant, le bon larron lui dit : « Seigneur, Seigneur, souvenez-vous de moi quand vous serez dans votre Royaume. »

Jésus récompense immédiatement sa foi, en lui adressant ces consolantes paroles : « En vérité, je te le déclare : aujourd’hui même tu seras avec moi dans le Paradis. »

Un moment plus tard, c’était le Centurion que Jésus attirait à lui, et dont l’acte de foi solennel était imité par un grand nombre.

Mais c’était à présent surtout qu’il allait attirer tout à lui, à présent que sa résurrection était venue prouver sa divinité d’une manière si éclatante.

Déjà la nouvelle du grand événement se propageait dans la Judée. Vainement les princes des prêtres s’employaient à faire la conspiration du silence : ils n’avaient réussi à faire taire que Pilatus.

Au palais même du gouverneur, Caïus avait fait des prosélytes. Tous les soldats romains qui avaient assisté avec lui au crucifiement, avaient confessé comme lui la divinité de Jésus, et la nouvelle de sa résurrection les avait confirmés dans leur foi.