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LE CENTURION

me rappelai tout à coup son message, et, pour le remplir, je repris ma course vers le Cénacle, où je présumais que les disciples étaient réunis. Pierre et Jean n’y étaient pas encore, mais les autres s’y trouvaient. Je leur racontai tout, et leur délivrai le message du Maître. Ils ne me crurent pas.

J’en étais désolée, et j’allais me retirer, lorsque Joanna, femme de Chusa, et quelques autres femmes arrivèrent, et racontèrent que Jésus leur était apparu, et les avait chargées de cet autre message : « Allez dire à mes frères qu’ils se rendent en Galilée ; c’est là qu’ils me verront. »

Les disciples sont restés incrédules ; mais ils ne le seront plus, quand ils l’auront vu comme je l’ai vu, Camilla, plein de vie, me regardant, me parlant comme autrefois, avant le jour terrible de sa mort. »

Myriam se remit à pleurer.

— Mais pourquoi pleurez-vous ? lui dis-je.

— « C’est la joie et le bonheur ! Mon cœur en est gonflé à mourir, et mes larmes le soulagent. »

Ô ma mère, je suis sûre que Myriam a dit vrai, et qu’elle ne s’est pas illusionnée. Jésus de Nazareth est vraiment ressuscité, comme il l’avait promis.

Même jour, 9ème heure.

Nicodème sort du Palais. Il m’a confirmé la nouvelle incroyable, mais vraie, de la résurrection de ce Jésus auquel je ne sais plus quel titre donner.