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LE CENTURION

pour lui-même et sa famille dans le flanc de ce rocher.

Il semble que ce fut une inspiration. Car à peine Jésus de Nazareth était-il en croix que Joseph d’Arimathie s’est dit : mon sépulcre sera pour Lui ! Pour Lui, qui est le maître du monde, et qui n’y possède pas une parcelle de terre pour se faire enterrer.

Alors, il a obtenu facilement du Procurateur la permission de s’emparer du cadavre, et de lui donner une sépulture convenable.

De son côté, Nicodème est rentré en ville pour acheter le suaire, le linceul, les bandelettes et les parfums nécessaires. Aussitôt que j’ai pu constater la mort du Crucifié, j’ai permis qu’on le détache de la croix, et nos deux amis, aidés des disciples et des saintes femmes, ont procédé à l’embaumement, à l’ensevelissement et à la sépulture.

Un sentier qui n’a guère plus de deux cents pieds de longueur conduit de la croix à la porte du sépulcre, par une pente sinueuse, et Joseph d’Arimathie a présidé lui-même à l’accomplissement des devoirs funèbres.

À cause du repos sabbatal qui vient de commencer, on s’est hâté, et dès avant le coucher du soleil la triste cérémonie était terminée.

— Ô Caïus ! Quel deuil ! Et comme ces lugubres événements ont été précipités ! Hier encore il était