direz aux montagnes : Tombez sur nous, et aux collines : Couvrez-nous ; car si on traite ainsi le bois vert, que sera-ce du bois sec ? »
Quand ces terribles prophéties allaient-elles s’accomplir ? Elles n’en savaient rien ; mais peut-être était-ce le commencement.
Elles avaient suivi Jésus jusqu’à la fin, en continuant de pleurer. Car c’est l’éternel honneur des femmes, que les Évangiles, écrits par des hommes, n’en mentionnent aucune qui ait abandonné Jésus, aux jours de deuil et de trahison.
Et maintenant, elles étaient groupées au pied de la croix. Caïus leur avait permis d’approcher après l’exécution terminée.
La mère de Jésus, les yeux secs mais rougis par les larmes versées depuis le matin, les joues pâles et creusées par la douleur, se tenait debout tout près du corps de son fils. Tantôt elle inclinait la tête et embrassait ses genoux. Tantôt elle la relevait, et regardant le ciel courroucé, elle disait a voix basse : Ô Jéhovah, ayez pitié ! Votre fils est aussi mon fils, et je vous le sacrifie pour le salut du monde !
Myriam, à genoux, la tête couverte d’un voile noir d’où s’échappaient les ondulations de son abondante chevelure, étreignait le bas de la croix dans ses bras, et couvrait de larmes et de baisers les pieds du Crucifié.
Les autres femmes, assises par terre, drapées dans des écharpes de couleurs sombres, la tête